Maraichage solidaire et responsable pour tous autour de Toulon
Cultiver collectivement pour réduire les coûts
d’une alimentation bio, c’est la démarche d’une toute jeune association
varoise, Le Maraich’. Elle collabore avec trois exploitations, Les jardins du
Néoulier (pour les semis) à La Garde, L’association Rayon de Sourires au Pradet
(plantes médicinales) et Le temps des Récoltes (légumes) à La Crau.
Des exploitants agricoles se transforment en
formateurs pour accompagner tout ceux qui désirent mettre les mains dans la
terre et la voir se transformer en matrice de vie. L’évolution de notre rapport
à l’alimentation et à notre santé pousse beaucoup d’entre nous à mieux
connaître l’origine des produits. L’association Le Maraich’ se donne la mission
de rapprocher ceux qui le désirent, au plus près de l’essentiel, à travers une
politique de producteurs consommateurs. Trois pôles et trois étapes sont alors
proposés de la production de semis à l’exploitation de légumes ou de plantes
médicinales. Cultiver et apprendre à cultiver n’a pas qu’un aspect ludique
puisque les maraîchers amateurs bénéficient d’une remise de 50% sur les paniers
de légumes qu’ils consommeront. De plus, il n’y aura pas besoin d’attendre les
premières productions pour bénéficier de cet avantage. « Nous produisons
nos plants avec les consommateurs puis
nous allons chez des maraîchers. Il y a un suivi de culture assuré par un
responsable à chacun des trois pôles déjà existants » précise la coordinatrice
Elise Sanson. L’autre rôle de la structure consiste à la diffusion de
connaissances permettant de pouvoir cultiver ses végétaux chez soi sans aucun
problème et quelque soit son niveau.
Selon sa charte, Le Maraîch’ invite ses
« apprentis » à s’engager pour une période minimum de deux mois, à raison de 3 heures de présence par mois.
« Nous avons des maraîchers très assidus qui ne ratent presqu'aucun
atelier » précise Aurélie Charlin, exploitante agricole et formatrice au Temps
des Récoltes. Chaque semaine ce sont trois ateliers qui sont proposés offrant
l’opportunité de définir un rythme de présence. De ce fait chaque légume ne
devient pas la propriété de son producteur. C’est parfois grâce à d’autres que
chacun cultive ou consomme. Cette notion importante pour les organisateurs en
rajoute à l’esprit de mutualité. Cette solidarité, inhérente à la démarche même
de l’association, devient créatrice de rencontres et d’échanges mais aussi de
solutions environnementales comme l’organisation de covoiturage. Les profils
sont multiples et familiaux. Nombreux sont les enfants à vouloir accompagner
leurs parents dans cette découverte agricole.
L’aspect associatif plait beaucoup à Aurélie
Charlin qui y voit la réponse à une véritable demande. « Chaque fois que j’avais
un peu de temps, avant ce projet, j’aimais expliquer aux gens les secrets de la culture. J’aime cet aspect pédagogique. Et puis, c’est difficile pour les
agriculteurs de se retrouver seul tout au long de la journée. Il est très
agréable de voir cet engouement. Ces rencontres autour de la terre donnent de
l’énergie» précise-t-elle. Les plans, les semis et les légumes sont pris en
charge par l’association. Pour les maraîchers, c'est un moyen de transmission efficace et pour les apprentis, le gage de manger des légumes bio moins cher.
Mais le Maraich’, c’est aussi une évolution
alimentaire. Cultiver un légume, le voir pousser et prendre conscience de
l’investissement que cela implique, impose une démarche différente. « Nous
ne le mangeons plus de la même manière. Il y a un rapport de joie à voir
pousser ce que l’on a semé. C’est presqu’un rapport maternel » précise
l’exploitante. Un projet d’atelier de cuisine pour apprendre à transformer les
récoltes en plats se profile déjà. Il y a derrière l’action du Maraîch’, la
volonté de redonner une autre valeur au mot « travail » en
contribuant à ce que personne ne le vive comme une pénibilité.
Pour exister et perdurer, le Maraich’ s’est
inscrit dans une démarche de paiement participatif jusqu’à la fin du mois de
Mai 2017 pour palier au manque financier du lancement de cette initiative permettant
l’accès aux paniers pour les maraîchers durant les mois précédents les
premières récoltes. C’est aussi un moyen de faire l’acquisition d’outils mais
aussi de créer le poste de coordinatrice, qu’Elise Sanson tient aujourd’hui
bénévolement. L’ambition de l’association varie de 2000 à 6000€
Florent Lamiaux
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