Nourrir ses muscles
Partager un atelier cuisine avec des joueuses de l’équipe de handball de Toulon St Cyr était un projet plutôt alléchant pour nous, fusionner les contraintes du sport et les plaisirs gourmands d’une cuisine saine. Rendez-vous fut pris dans la cuisine de 95° avec le chef Olivier Roubini. Au programme des conseils et des expériences alimentaires.
Sabrina, Dounia, Alex, Kathia, Oli et Lauren, assises autour de la table face à Olivier Roubini, un chef qui cuisine à l’instinct, n’ont pas perdu une miette de cette cuisine différente. Au programme : barres énergétiques véganes, houmous de haricots rouges et spiruline, poulet vapeur, brocolis accompagnés de sa réduction de jus de carotte et yaourt vegan à la myrtille.
Pour chaque ingrédient les six jeunes femmes ont pu découvrir les intérêts pour leur santé et la pratique de leur sport. Car si les joueuses toulonnaises avouent ne pas être contraintes à un régime alimentaire spécifique, il n’en est pas moins vrai qu’elles ont bénéficié de conseils diététiques pour préparer leurs matchs. Parmi ceux-ci les éternelles pâtes conseillées pour l’apport en sucre lent, pour ceux qui sont assurés de ne pas avoir de sensibilité au gluten (ce sucre lent est réel à condition qu’elles soient complètes, voire, au pire, demi complètes sinon le corps les considèrent comme des sucres rapides).
Pourtant cette pratique, largement étendue dans le domaine du sport, ne pose pas que le problème du gluten. Il faut aujourd'hui avoir une position nuancée qui se situe à l'intermédiaire de deux courants : soit le rejet des sucres dits toxiques pour les tissus (à n’importe quelle dose) ou décriés pour leur responsabilité dans la survenue des problèmes métaboliques, soit l'adaptation de rations hyper glucidiques qui a cours depuis les années 80 et qui ne sont plus adaptées au monde d'aujourd'hui confronté à un risque, toujours accru, d'anomalies de l’insuline, c'est-à-dire l'hormone liée aux problèmes de diabète. (Cf : écoutez : Le candida Albicans : Cet envahisseur indésirable par Denis Riché, spécialiste de la nutrition des sportifs de haut niveau). Il pose le problème de la glycémie si délétère pour notre pancréas.
Conservons donc les intérêts des ingrédients choisis par le chef dans le cadre du soutien de l’énergie des sportifs. La spiruline dont la richesse en protéines, en fer, en béta carotène, en calcium ou encore en vitamines B et K, n’est plus à prouver (à condition qu’elle ne soit jamais chauffée). Le haricot rouge, riche en protéines et en potassium mais aussi source de vitamine B9, de fer ou encore de phosphore. Les noix de cajou, reines des oléagineux, riches en cuivre, en magnésium et gros fournisseur d’énergie. Les graines de chia, source non négligeable d’oméga 3, de fibres alimentaires solubles et de protéine. Le sucre de coco, un sucre antioxydant dont l’indice de glycémie est trois fois moins élevé que le sucre raffiné et très riche en minéraux. Le brocolis riche en vitamines C ou encore le poulet, forte source de protéines de bonne qualité. Cette découverte a permis un échange de savoir qui a invité les jeunes femmes a découvrir des saveurs qu’elles ignoraient et un mode de cuisson, la vapeur, qui préserve les goûts et la nature des aliments et pourrait bien leur donner l’envie de cuisiner à la maison. Conscientes que leur sport, outre les facultés physiques, impose une écoute et un mental fort, l’alimentation consciente peut devenir un soutien et un partenaire indispensable à une cohésion entre la tête et les jambes.
Marion Kaplan et Florent Lamiaux
