Arthrose 2048
16 01 2018

"Je me pensais invincible" son combat contre l'arthrose

Arthrose
Maladie
Alimentation

Aujourd’hui 1 patient sur 4 souffre d’arthrose avant 40 ans, ce fut le cas de Laura Azenard qui, refusant les thérapeutiques médicales inefficace a décidé d’aller trouver ses solutions ailleurs et c’est dans l’alimentation qu’elle a rencontré sa « guérison ». Devenue naturopathe, Laura Azenard a décidé d’écrire une méthode accessible à tous.


10 millions de personnes, en France, souffrent d’arthrose. A quoi ressemble le quotidien d’une personne atteinte d’arthrose ?


Laura Azenard : Tout dépend du stade de souffrance. Il existe quatre niveaux. Le premier, c’est une arthrose silencieuse que l’on ignore la plupart du temps. Le second stade, c’est une douleur lorsque le poids se porte sur les articulations, donc en montant ou descendant un escalier, par exemple. Moi j’ai connu le troisième palier, qui regroupe tous les symptômes, douleurs, raideurs, craquements, grincement ou encore déformation. On arrive difficilement à rester plus de 20 minutes debout ou assis. Il devient impossible de monter et descendre un escalier. C’est par exemple très problématique en zone urbaine et lorsque l’on prend le métro dont les couloirs sont peuplés d’escaliers. Au 4ème stade, le problème est lésionel et c’est alors l’utilisation de la prothèse. La problématique de la protèse, c’est qu’elle ne dure qu’une quinzaine d’années. Changer une prothèse nécessite un post opératoire plus compliqué avec souvent des greffes osseuses.


Cela ressemble à un calvaire au quotidien ?

C’est surtout une maladie rapidement évolutive et irréversible. C’est donc un calvaire qui va s’accroître d’années en années. C’est une maladie curieuse car elle est difficilement associée à une maladie car nous n’en mourrons pas et il y a tellement de personnes qui vont en souffrir qu’elle est vécue comme une fatalité liée à la vieillesse. Nous ne pouvons rien y faire alors nous faisons comme tout le monde en prenant des anti douleurs et des anti inflammatoires en se disant que c’est la faute à « pas de chance ». C’est donc effectivement un calvaire lié à une fatalité.


Lorsque vous avez appris votre arthrose, qu’est ce que les médecins vous ont dit ?

Le rhumatologue que j’ai consulté m’a réservé 10 minutes pour m’expliquer que j’allais devoir faire le deuil de ma vie d’avant. C’est très difficile à entendre lorsque vous avez 40 ans, que vous êtes dynamique. Ma vie n’était que mouvements. J’adorais le sport et j’étais une véritable working girl. Et tout à coup on me dit "faites du yoga". Si ce n’est pas à proprement parlé la fin de votre vie, c’est la fin d’un fonctionnement de vie. Tous les arthrosiques ont une petite période de désarroi et de déprime car c’est une pathologie qui renvoie une idée de la vieillesse puisque l’arthrose est associée à cela. Et puis il y a aussi cette prise en charge allopathique qui n’a pas évolué depuis des décennies où l’on vous propose des infiltrations de corticoïdes, des injections d'acide hyaluronique, des anti inflammatoire et des antalgiques, pour tout le monde. On ne parle absolument pas d’espoir. Il faut juste accepter et souffrir en silence.


Comment êtes vous sortie de cette vision des choses ?

Il m’a fallu digérer l’arrêt du sport dans ma vie donc le manque de mouvement, le manque d’endorphine. Et puis lorsque j’en ai eu marre de vider mon frigo parce que j’étais désespérée, je me suis dit qu’il y avait forcément une autre solution. Je me suis alors tournée vers les médecines non conventionnelles pour répondre à mon petit instinct de survie.


Ce déclic est au départ provoqué par quoi, par qui ou pour qui ?

J’ai fais mon cheminement toute seule, il y a cinq ans. Aujourd’hui, je fais des conférences et je suis émerveillée de voir des salles pleines car je me dis que tous ces gens ont déjà compris quelque chose et sont en quête de solutions. Alors savoir qui peut apporter ce déclic ? Ce n’est généralement pas l’entourage et c’est ça qui est terrible car c’est toujours ce problème de « non maladie » qui appartient logiquement à la vieillesse. Je pense qu’il y a très peu de médecins qui osent dire que la prise en charge allopathique n’est pas forcément la bonne. Le déclic vient vraiment d’une démarche personnelle. Il faut lire des livres, voir des conférences, aller sur des forums internet. C’est difficile cette solitude car elle nous amène à tâtonner. Sans compter que l’on passe souvent pour des fous lorsque l’on tente de trouver une solution alternative.


L’alimentation est devenue l’une des grandes solutions. Etait-ce un sujet qui vous préoccupait avant ?

Alors pas du tout. Dans ma vie d’avant, j’étais une working girl parisienne qui buvait des litre de café et de soda light tous les jours. Je fumais mon paquet de cigarettes et je mangeais des bâtons de surimi en pensant que c’était tout de même du poisson. Je pensais qu’avec tout le sport que je faisais, je pouvais bien poursuivre ce rythme sans problème. Je me pensais invincible.

mal de dos arthrose


Comme la solution alimentaire est-elle venue à vous ?


Une fois que j’ai terminé de pleurer et de déprimer, je suis partie faire un jeûne après avoir lu un livre sur ce sujet. En revenant de cette expérience, et contre toutes attentes, j’ai chaussé mes baskets et je suis partie courir. A ce moment là, le champ des possibles s’ouvre et je me dis que j’ai raison de croire en mon intuition car il existe d’autres solutions. Je me suis alors demandé quelle alimentation pouvait avoir le même pouvoir anti inflammatoire que le jeûne. C’est ainsi que j’ai découvert Marion Kaplan ou encore le Dr Jean Seignalet. J’ai expérimenté ce qui fonctionne ou pas, le lait de vache, le lait de chèvre, plus de gluten ou un petit peu, etc… Toutes ces expériences m’ont pris une année pour trouver l’équilibre d’une alimentation anti inflammatoire et hypotoxique donc anti arthrosique. Je n’ai rien inventé, il s’agit ni plus, ni moins le régime du Dr Seignalet auquel j’ajoute les anti oxydants naturels comme le gingembre et le curcuma et beaucoup d’omégas 3.


A partir de l’instant où vous modifiez votre alimentation, comment votre corps réagit ?

Ca a été magique tout de suite. Dès que je suis rentré de ce premier jeûne, j’ai tout de suite changé de modèle d’alimentation. Les raideurs et les douleurs se sont apaisées très rapidement. Je ne redoutais plus les trottoirs et les escaliers et je ne cherchais plus les ascenseurs désespérément. Alors j’ai pu avoir des petites récidives lorsque je faisais des petits écarts ou que je faisais mal les choses. Depuis 4 ans, je m’estime guérie de mon arthrose.


Qu’est ce qui vous a poussé à en écrire deux livres ?

Ce n’est bien évidemment pas pour rentabiliser mon arthrose. J’ai tout d’abord écrit le livre que j’aurais tellement aimé lire lorsque vous avez un diagnostique d’arthrose et que vous êtes désespéré. Et face à une médecine qui ne m’apportait pas de solution ni d’écoute, je me suis dit que je devais prendre la parole et que c’était même un devoir viscéral. Mon premier livre a vraiment cette fonction de transmission d’un message d’espoir. L’arthrose n’est pas une fatalité et il est possible de faire quelque chose.

arthrose


Aujourd’hui, vous en avez fait une méthode dont l’action et l’engagement son deux axes important. Qu’est ce l’action et l’engagement ?

Grâce à la sortie de mon premier livre, j’ai pu faire des conférences partout en France et les gens venaient me voir en me disant « Je vous comprends, c’est très bien, mais dans la vraie vie comment fait-on ? ». Alors je me suis dit qu’il fallait une méthode pour ces personnes qui n’ont pas forcément les moyens ou la patience d’expérimenter. Pour cela, il faut effectivement un engagement et une action. Cette arthrose a nourri chez moi un projet de reconversion. Aujourd’hui je suis naturopathe spécialisée sur les pathologies articulaires. Quelque soit le sexe, l’âge ou le passé, à partir de l’instant où l’on s’engage chaque jour à lutter contre l’inflammation et que l’on se convainc, ça fonctionne. Ensuite chaque semaine nous abordons une dimension émotionnelle comme la pensée positive, une forme de résilience ou encore se réconcilier avec son corps. Je me suis aperçue qu’il y avait chez les arthrosiques un abandon de soi. Ils ont souvent des terrains très acidifiés donc une alimentation pas forcément adéquat. Ce sont souvent des personnes qui ne s’hydratent pas et qui ont une activité cérébrale très intense.


Dans votre méthode, l’arrêt de certaines familles d’aliments comme le lait de vache ou le gluten, se fait de façon très progressif. C’est important de ne pas tout changer en même temps ?

Il est fait justement pour tout ceux qui ont besoin d’y aller en douceur pour que cela tienne dans le temps. Pour ma part, c’est un peu tout ou rien, mais tout le monde ne fonctionne pas comme cela. Ce programme, je l’ai étudié pour qu’il ne suscite pas l’angoisse mais au contraire qu’il soit moteur et porteur de succès. Je suis partie des fondamentaux non négociables, à savoir les produits industriels, le café et tout ce qui est pro acidifiant. Puis les produits laitiers arrivent très rapidement car c’est l’éviction la plus rapide qui porte ses fruits. Après l’arrêt du lait de vache, vous retrouvez une souplesse musculaire incroyable.Les effets du gluten, par exemple sont beaucoup plus long. Afin que le lecteur puisse mettre en place son alimentation hypotoxique et anti inflammatoire jusqu’au bout du programme, je voulais jongler entre ce qui fonctionne rapidement et ce qui est un peu plus délicat ou plus long, entre ce qui est très motivant et ce qui peut l’être moins.


Quels sont les grands ennemis de l’arthrose ?

C’est tout ce qui acidifiant avec en tête de liste le café et le thé noir. Ensuite tous les produits industriels, les produits laitiers, le gluten et les cuissons à hautes températures.


Et que faut-il en revanche privilégier ?

Des aliments qu’il faudrait inclure au quotidien dans son alimentation comme ceux de la famille des crucifères avec des légumes qui ne sont malheureusement pas toujours appréciés comme tous les choux, verts, frisées pommés… mais également la roquette, le cresson ou encore le rutabaga. Ils sont riches d’une molécule que l’on appelle le sulforaphane et vont avoir une action sur les chondrocytes, cellules chargées de renouveler le cartilage. Nous avons aussi besoin, chaque jour, d’omégas 3 qui sont de véritables par feu anti inflammatoires. Vous les trouvez dans les poissons gras, l’huile de noix ou de colza. Il y a aussi des anti inflammatoires naturels comme le gingembre et le curcuma.


Pourquoi terminez-vous votre programme par une mono diète ?

Ou pourquoi pas un jeûne. Très sincèrement l’idéal sera plutôt de commencer par ça. Le problème c’est que proposer aux arthrosiques de débuter un programme par cela va susciter une panique qui va en décourager plus d’un. Je n’avais pas envie de décourager, mais au contraire de montrer que c’est possible. Lorsque l’on commence à s’intéresser à sa santé, son assiette, sa boisson et comment on bouge, comment on réfléchit et comment on gère le stress, je pense que les mono diètes deviennent possibles.


Quel va être l’intérêt du jeûne ou de la mono diète dans la problématique de l’arthrose ?

Le jeûne permet d’utiliser son énergie à autre chose que digérer mais se régénérer et régénérer son système articulaire. Le jeûne c’est la voie royal, mais si l’idée est trop compliqué, la mono diète est un bon compromis. C’est une détoxination plus douce, mais plus facile à mettre en place dans son quotidien. L’intérêt c’est d’aller chercher le mécanisme anti inflammatoire de la restriction calorique.

Propos recueillis par Florent Lamiaux

Vaincre votre arthrose - Votre programme en 9 semaines de Laura Azenard (Editions Dangles)

J'ai vaincu l'arthrose (Editions Thierry Souccar)

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