Des mamies et des papis traiteurs
Avec Johanna Pestour, Valentine Foussier a créé la start-up Mamie Foodie qui consiste à proposer à des grands-parents passionnés de cuisine de réaliser des repas à destination d’une clientèle en recherche d’authenticité.
Comment est né la start-up Mamie Foodie ?
Cette idée a débutée durant nos études d’entreprenariat. Nous nous questionnions sur l’alimentation et nous avions toutes deux l’image de nos grands-parents avec lesquels nous adorons cuisiner. C’est auprès d’eux que nous avons tout appris. Nous trouvions aussi dommage que la vie moderne et professionnelle nous éloignait de ces valeurs là et de l’échange que nous avions avec eux. Nous étions désireuse de recréer ça.
Depuis combien de temps existe ce concept ?
Ça fait un an que nous travaillons sur ce projet. Les idées ont beaucoup évoluées. Concrètement la structure fonctionne comme traiteur depuis le mois de Janvier 2016.
C’est aussi une manière de lutter contre la malbouffe ?
C’est une manière de bien manger et de passer du temps avec des personnes âgées qui ont beaucoup de choses à nous apprendre.
Quel est le principe de Mamie Foodie ?
Nous sommes un service traiteur traditionnel qui propose une cuisine réalisée par des grand-mères ou des papis. Les grands-parents viennent cuisiner dans nos locaux où nous disposons d’une cuisine professionnelle. Nous transportons la nourriture sur les lieux des événements et les grands-parents sont toujours présents pour échanger autour de leurs recettes.
Qui sont les personnes qui font appel à Mamie Foodie ?
Beaucoup d’entreprises ou d’espaces de co-working qui veulent organiser des déjeuners de Team building (renforcement d’équipe). Ce peut-être des déjeuners ou des cocktaïls. Nous organisons aussi des évènements grand public type Food market ou avec des restaurants partenaires.
Comment choisissez-vous vos grands-parents cuisiniers ?
Ce n’est déjà pas si évident de rencontrer des personnes qui veulent vivre cette aventure. A partir de l’instant où nous rencontrons des personnes motivées, nous leur proposons un petit test culinaire à travers la conception d’un de leurs plats et de leurs desserts préférés. Pour le moment nous n’avons jamais eu de mauvaises surprises.
Comment se déroule le choix des cuisiniers ou des plats, pour un client ?
Nous proposons à nos clients les différents grands-parents et les menus qu’ils proposent. Si nos clients n’ont pas de préférence, nous choisissons, en fonction de l’événement, les grands-parents disponibles ou ceux qui pourrait le plus correspondre aux besoins. L’un de nos papis est un ancien cuisinier, par exemple. Nous savons que pour de gros évènements, il sera plus efficace en cuisine.
Revaloriser le savoir-faire de la cuisine de grand-mère correspond à une vraie demande aujourd’hui ?
Nous gardons tous une image de la grand-mère qui sait cuisiner. C’est beaucoup plus sympathique de voir une personne âgée qui vient cuisiner pour nous. Et cette idée plait beaucoup.
Les valeurs de la transmission sont-elles particulièrement essentielles dans notre société ?
Nous vivons à une époque où tout est informatisé et robotisé et le rapport aux autres se perd. On apprend à travers des vidéos sur internet au détriment du partage et de l’échange.
Que vous ont-ils appris vos cuisiniers séniors ?
Tout d’abord des petites astuces culinaires. Ensuite cette aventure est avant tout une expérience humaine. Nous commençons à être très proches de nos cuisiniers. On s’appelle même pendant les vacances pour se donner des nouvelles. Ils sont un peu devenus nos grands-parents de substitution.
Comment fonctionnez-vous financièrement ?
Le petit plus pour nos cuisiniers c’est qu’ils gagnent, grâce à leur cuisine, un revenu complémentaire à leur retraite. Nous gérons toute la partie financière et nous reversons un salaire à nos grands-parents en fonction du temps travaillé.
Comment imaginez-vous la suite de cette jeune entreprise ?
A long terme nous aimerions avoir un lieu comme un restaurant Mamie Foodie qui permettrait un roulement des personnes âgées en cuisine. Nous aimerions fédérer une véritable communauté avec des ateliers et des activités pluridisciplinaires. Pourquoi pas des cours de tricot. Nous souhaitons de plus en plus réunir les générations dans un lieu de partage et d’échange.
Imaginez-vous sortir de Paris pour créer une déclinaison de Mamie Foodie partout en France ?
Nous allons continuer le développement de cette activité sur Paris. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de grands-parents en France qui savent cuisiner et qui ont du temps libre. Alors oui, nous aimerions bien, à long terme, nous développer dans d’autres grandes villes.
Retrouvez les bons plans et les recettes de Mamie Foodie dans le dossier "Les recettes de nos grand-mères" du magazine 95° #5 (nov-dec) ! On vous dévoile une des recettes inédites juste ici :
Fondants à la patate douce
de Mamie Jocelyne,
spécialité martiniquaise
Difficulté :
1
Pour 8 à 10 fondants
Préparation : 20 min
Cuisson : 45 min
Ingrédients
1 grosse patate douce
1 œuf
2 c. à s. de crème de soja
75 g de farine sans gluten
40 g de sucre
1 c. à c. d’arôme de vanille
1 c. à c. d’arôme d’amande amère
1 c. à c. de cannelle
1 c. à c. de muscade
1 c. à c. de rhum martiniquais
Préparation
Épluchez la patate douce et coupez-la en cubes. Placez ceux-ci dans le
panier du Vitaliseur et faites-les cuire pendant 15 min. La patate douce
doit être très tendre en fin de cuisson afin d’être écrasée facilement. Réduisez-la
en purée à l’aide d’une fourchette ou au mixeur.
Ajoutez tout le reste des ingrédients un par un, en mélangeant bien à
chaque étape. Ensuite, ajoutez les épices et les arômes et remuez bien.
Versez la préparation dans des petits moules à muffin. Placez-les dans
le Vitaliseur et faites-les cuire pendant 30 min.
Laissez refroidir avant de déguster. Bon appétit !
Interview réalisée par Florent Lamiaux
