Vous reprendrez bien un bol d’insectes !
Nous allons être de plus en plus nombreux, certains parlent de 9 milliards d’humains à l’aube de 2050, d’autre vont même jusqu’à 11 milliards.
Cet accroissement de la population est un véritable sujet de réflexion sur les tables des scientifiques, des entomologistes, des économistes et autres décideurs. Il est d’ores et déjà question de pénuries de terres, d’eau et de produits animaux en particulier venant de la mer. Face à ces prévisions, il faut des solutions pour nourrir la planète.
Et si ces solutions étaient sous nos pieds ou au dessus de nos têtes ?
Les insectes pourrait-ils devenir la ressource de protéine du futur ?
C’est en tout cas un dossier sur lequel la FAO (l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) travaille. Dans un document de plus de deux cents pages intitulés « Insectes comestibles, perspectives pour la sécurité alimentaire et l’alimentation animale », la FAO rappelle l’intérêt nutritionnel des insectes, à savoir des protéines de haute qualité, des vitamines et des acides aminés.
On compte déjà deux milliards d’individus dans le monde qui consomment déjà des insectes. Tout est question de culture et là où nous pourrions faire la grimace face à une brochette de grillons ou une soupe de vers, d’autres ne nous envient pas la dégustation d’une huitre ou d’une crevette. Tout est donc bien une question de culture.
Selon la FAO, l’élevage de bétail devrait doubler d’ici 2050 passant de 229 à 465 millions de tonnes. Les protéines de grande qualité produites par les insectes cumulent une richesse en vitamines et en acides aminés. Mais le plus intéressant d’un point de vue environnemental demeurerait l’impact de leur production.
Les grillons, par exemple, ont besoin de six fois moins de nourriture que les bovins, quatre fois moins que les moutons et deux fois moins que les porcs et les poulets pour produire la même quantité de protéines.
En ajoutant une émission bien moindre de gaz à effets de serre et d’ammoniac, la production d’insectes n’apparaîtrait-elle pas comme une solution alimentaire responsable pour la survie de la planète ?
Aujourd’hui les initiatives se multiplient à l’instar des créateurs d’Exo, deux jeunes entrepreneurs américains, Greg Sewitz et Gabi Lewis qui remportent un véritable succès avec une idée toute simple, faire manger des insectes sans s’en apercevoir et avec du goût. Ils créent pour cela des barres protéinées aux bananes, coco, pommes cannelle, vanille ou encore chocolat mais aussi des barres salées aux saveurs méditerranéenne, curry et barbecue. Pierre Feillet, membre de l’Académie des technologies et de l’Académie d’agriculture et auteur de « Quel futur pour notre alimentation », n’imagine pas un instant un bouleversement de notre alimentation dans ce sens et considère l’intérêt d’une farine à base d’insectes réservée à la nourriture animale. « Il ne faut pas s’attendre à un bouleversement des pratiques alimentaires : les insectes adultes ou à l’état larvaire seront, tout au plus, des amuse-gueules à l’occasion d’évènements festifs ».
Alors serons-nous tous entomophages demain ?