Epigenetique web
31 05 2018

Quand l’environnement nous influence

medecine
épigénétique
ADN

Dawson Church est chercheur en médecine énergétique. Auteur de plusieurs ouvrages, dont « Communier avec l’esprit de votre enfant à naître » (Aslan, 1988), ou «Face à la mort, trouver l’amour» (Aslan, 1994), ainsi que de plus de 200 publications scientifiques dans l’univers de la santé, il a signé  en 2013 «Le Génie dans vos gènes» (Dangles). Il s’intéresse de très près à l’épigénétique et à l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes. 


Comment définissez-vous cette notion ?

Le mot épigénétique est composé de deux parties. La première est epi, qui signifie « au-dessus de ». L’épigénétique étudie l’influence sur l’expression génique de ce qui est à l’extérieur de l’ADN, à l’extérieur de la cellule et même à l’extérieur du corps. De nombreuses influences issues de notre environnement déclenchent l’expression des gènes ou leur inactivation.


C’est une grande découverte que celle de l’épigénétique pour notre évolution ?

L’épigénétique a signifié la mort de l’idée prédominante qui a guidé l’histoire de la science durant l’ensemble de la seconde moitié du siècle dernier : la théorie du déterminisme génétique. Sir Francis Crick, co-découvreur de la structure en double hélice de la molécule d’ADN, a écrit un article déterminant pour la revue Nature, qu’il a intitulé « Le dogme central de la biologie moléculaire ». Ces termes « dogme central » indiquent l’importance du déterminisme génétique pour les scientifiques. Le modèle dominant était que « tout est dans vos gènes ». Nous savons désormais que le déterminisme génétique avait fondamentalement tort. Le consensus scientifique actuel est que seulement 15 % environ de notre génome est fixe. Le reste interagit avec notre environnement, et il est épigénétiquement influencé.


Les émotions comme la peur sont également des conséquences de l’environnement. Est-ce qu’elles découlent aussi de la chimie du cerveau ?

Prenons l’exemple suivant. Vous vous promenez tranquillement dans la campagne lorsque tout à coup, un chien énorme se précipite vers vous en aboyant furieusement et essaie de vous mordre. Vous criez en direction du chien et sautez par-dessus une clôture située à proximité. C’est alors qu’apparaît le propriétaire du chien, qui calme l’animal et présente ses excuses. Votre pouls bat la chamade, vous transpirez de peur, vos muscles sont tendus et vous avez du mal à respirer. Ces symptômes sont le résultat de la peur que vous avez vécue. À l’intérieur de vous, vos niveaux de cortisol et d’adrénaline sont montés en flèche. Les gènes qui codifient ces hormones du stress ont été déclenchés par l’expérience avec le chien. Cette catégorie de gènes est appelée « gènes précoces immédiats », et ils atteignent leur expression maximale dans les 3 secondes qui suivent un stimulus. Nos ancêtres ont développé une réaction rapide au stress, qui leur servait à échapper aux prédateurs. Dans le cas que je viens de vous citer, votre corps a traduit le signal environnemental représenté par la présence du chien en un signal hormonal de poussée d’adrénaline et en un signal émotionnel de peur. Votre peur du chien a servi de déclencheur épigénétique pour activer les gènes qui codifient la montée d’adrénaline et de cortisol. Voilà comment nos émotions agissent sur notre corps.


environnement


Vous écrivez que « notre conscience affecte notre expression génétique ». Qu’est-ce que cela signifie exactement ?

Pour reprendre notre situation précédente, imaginez que cette nuit-là, vous racontez à votre conjoint l’attaque du chien. Lorsque votre conscience se remémore la menace que vous avez ressentie, votre corps se met à réagir à nouveau en activant les gènes qui codifient l’adrénaline et le cortisol. Mais si nous avons appris à méditer, à nous calmer par le biais de l’EFT (Emotional Freedom Technique) ou du «tapping», nous utilisons notre conscience pour modifier notre réponse au stress. Il existe beaucoup d’activités conscientes pour rendre inactifs les gènes du stress, entre autre l’altruisme, l’optimisme et les attitudes mentales positives.


La colère, par exemple, peut-elle être un facteur de déclenchement de maladies ?

Il y a beaucoup de recherches qui démontrent que la colère est associée à la maladie cardiaque.


Vous dites que nos pensées négatives régissent en quelque sorte notre cerveau. Mais pouvons-nous vraiment changer notre fonctionnement ?

Cela n’est pas facile, parce que ces réponses sont fortement conditionnées. Mais nous pouvons modifier notre conditionnement.


La science pourrait-elle, potentiellement, modifier des comportements qui nous sont toxiques comme la peur ou la colère ?

Vous pouvez utiliser votre conscience délibérément pour modifier vos comportements. Lorsque vous vous sentez en colère, vous pouvez tout à fait choisir la gentillesse à la place.


Quels outils pourraient nous aider à changer la structure de notre cerveau ?

Mes deux méthodes préférées sont la méditation et l’EFT. Les études montrent que ces deux activités réduisent le taux de cortisol et rendent inactifs les gènes de l’inflammation.


Peut-on en conclure que les optimistes préservent mieux leur santé que les pessimistes ?

La recherche montre que les optimistes vivent bien plus longtemps que les pessimistes, et sont en meilleure santé.


Interview réalisée par Florent Lamiaux

+ : « Le génie dans vos gènes » de Dawson Church (Editions Dangles)

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