Il s’exempte de toutes inquiétudes de rendement et de récolte lorsqu’il décide de faire de la permaculture. La langue de Jean-Baptiste Anfosso est celle de la nature et sa priorité, la sensibilité des végétaux. L’homme parle à ses plantes, les observes, les bichonne et leur laisse prendre la place la plus confortable.
Œnologue de formation, il prime les odeurs, les couleurs et les saveurs et se définit lui-même comme un accompagnateur et surtout pas comme un producteur. Après avoir fait plusieurs vignobles français, il décide de revenir dans sa région natale dans le Var et décide de cultiver un petit bout de terrain en maraîchage avant d’être très rapidement repéré par des professionnels de la cuisine. « J’essaie au départ de faire le maximum pour les plantes jusqu’à choisir la meilleure fenêtre lunaire. Ensuite, chaque plante choisit sa destinée en fonction des affres de la vie. Je ne peux pas choisir à leur place, je ne suis ni leur maître, ni leur Dieu ». Pour lui une plante donne, mais ne produit pas. L’homme nous rappelle que les végétaux sont avant tout vivants et il fait ses expériences tant d’un point de vue du goût que du respect de la terre et de ses occupants. Aujourd’hui Jean-Baptiste Anfosso est un homme engagé qui collabore à un programme sur l’intelligence des plantes. « La plante est sensible à la force de l’intention. Si vous menacez une plante avec un sécateur sans la toucher. Elle va communiquer le danger qu’elle sent à ses congénères ». Technicien, sauvage et quelque peu poète, l’homme s’adresse à sa terre comme à sa meilleure amie. « Nous sommes les héritiers des premiers semi-sédentaires qui ont découvert le mil. L’agriculture conventionnelle qui nous marginalise n’a que 70 ans ».